lundi 31 octobre 2016

Une imprimante 3D en déchets électroniques ? Un Togolais l’a fait !

Un géographe togolais a mis au point une imprimante 3D en utilisant uniquement des déchets électroniques qu’il récupère dans des décharges. Sa machine, dont il a fabriqué le premier prototype il y a trois ans, a beaucoup évolué. Et il ambitionne de créer des objets pour changer le quotidien des Togolais, notamment des prothèses pour handicapés.
Cette imprimante 3D a été fabriquée à partir de déchets électroniques, comme une carcasse de scanner, récupérés dans des décharges de Lomé. Elle vient de fabriquer un gobelet en plastique.
Nous avions pris contact avec le créateur de cette imprimante, Afate Gnikou, un géographe togolais bricoleur qui avaitfabriqué cette machine pour le WoeLab, un incubateur togolais d'innovation. En décembre 2013, il nous expliquait :

Il y a énormément d’ordinateurs d’occasion qui arrivent d’Europe au Ghana ou au Nigeria par conteneurs et qui se retrouvent dans nos pays. Ces machines sont entassées dans des décharges à ciel ouvert qui sont très peu réglementées. Difficile de dire combien de tonnes se retrouvent là, mais ce qui est sûr, c’est que le problème ne fait qu’empirer avec les années.

Pour contribuer à résoudre ce problème, il s’est lancé le défi de construire une imprimante 3D uniquement avec les objets disponibles dans ces décharges. 




L'équipe des Observateurs de France 24 est en contact avec le concepteur de cette imprimante depuis décembre 2013. Depuis, son projet a beaucoup évolué. Voici la dernière version de son imrimante 3D à base de déchets électroniques.
Un résultat surprenant que vous pourrez voir dans la vidéo ci-dessous racontant son histoire


"Je veux adapter l’impression 3D au contexte et aux besoins togolais et africains"

Depuis 2014, beaucoup de choses se sont passées ! Nous avions reçu le premier prix au Fab10 à Barcelone, un rendez-vous mondial des incubateurs pour le meilleur Lab. Malheureusement, cela n’a pas amené de nouveaux partenaires ou de nouvelles perspectives.
Depuis, je travaille sans relâche sur un modèle plus performant. Par rapport au premier modèle, qui était fragile et difficile à transporter, elle est beaucoup plus solide. J’ai aussi ajouté de nouveaux objets recyclés : dans le premier modèle, j’avais utilisé une carcasse d’unité centrale comme base de l’imprimante. 

Pour ce second modèle, j’ai utilisé la carcasse d’un scanner, mais aussi des plaques en plastique récupérées dans des moniteurs [les plaques argentées sur les photos, NDLR]. J’ai aussi ajouté des lampes de récupération pour avoir toujours un peu de lumière, et l’utiliser la nuit ou dans des endroits sombres.


Afate Gnikou a déjà créé des prothèses de genou selon les besoins de personnes handicapées. Il espère pouvoir en créer davantage prochainement. Ces prothèses ont été réalisées dans le cadre de la première imprimante 3D 



"Je cherche un nouvel atelier et un partenaire pour prendre un nouveau départ !"
Depuis le début du projet, Afate Gnikou estime avoir produit environ 150 objets. Le plus gros objet est un gobelet fait sur mesure de 16 cm de large sur 12 cm de haut. Mais Afate rêve plus grand :

Aujourd’hui, je suis à la recherche d’un nouveau départ. Je suis revenu dans mon atelier, chez mes parents, où j’améliore l’imprimante. Je cherche quelqu’un qui pourrait me permettre d’avoir un atelier plus grand, des outils de bricolage, ou un partenaire financier qui croit en ce projet.

Je cherche aussi des ordinateurs de seconde main, car j’ai envie de créer un espace où je pourrais moi-même former des jeunes. J’espère pouvoir leur apprendre à fabriquer des machines et rentrer dans une phase pratique : créer des objets pour répondre à des besoins concrets et les aider dans leur vie de tous les jours.






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