Le tri
sélectif à Tokyo, c’est du sérieux !
Le tri sélectif en France fait désormais partie de notre quotidien
: on trie le verre, le plastique, le carton… avec plus ou moins d’assiduité.
Même si tout le monde ne s’y est pas encore mis ou si on a encore parfois des
hésitations pour quelques produits, trier ses déchets devient de plus en plus
un acte naturel.
À Tokyo par contre, le tri des déchets s’avère bien plus
complexe que ce que nous devons faire en France. En effet, TOUT
se trie Et gare
aux erreurs !
Le tri des déchets à Tokyo
Pourquoi
est-ce si important de trier ses déchets ?
Les habitants de Tokyo ont commencé à prendre conscience de
l’importance du tri et du recyclage des déchets dans les années 70, époque de
forte croissance pour le Japon. C’est à cette épique que les Japonais ont
réellement commencé à produire et consommer à tout va, générant des
tonnes de déchets.
Des campagnes de sensibilisation au tri des déchets ont donc été organisées et
l’accent a été mis sur l’éducation et la sensibilisation des jeunes enfants,
futurs acteurs du changement.
Par exemple, des visites des centres de traitement des ordures
ont été organisées pour les écoles, un livret du « Parfait petit jeteur
d’ordures » a été édité et une chanson vantant les bienfaits du tri sélectif a
été mise à disposition sur Internet. Elle s’intitule Mottaïnaï, ce qui signifie : ne pas
gaspiller.
Toutes ces actions se concentrent autour d’une règle
d’or essentielle pour
les Japonais et les adeptes du tri et du réemploi : les fameux 3
R : Réduire, Réutiliser, Recycler. Pour réduire la
quantité de déchets, il faut donc réduire au maximum ses déchets et trier
soigneusement tout ce qui peut être recyclé ou réutilisé.
Guide du
tri sélectif au Japon
Les combustibles regroupent les papiers et les
déchets organiques, essentiellement alimentaires.
Les non-combustibles regroupent le cuir, le verre cassé, la
céramique, les flacons spray, les plastiques alimentaires, les plastiques
chimiques (flacons de produit vaisselle ou détergents par exemple), etc…
Attention cependant, tous les plastiques ne sont pas similaires, ils doivent
donc être triés dans des sacs séparés.
Viennent ensuite les déchets recyclables : objets métalliques (boîtes
de conserve, canettes, bouchons), cartons d’emballage (qu’il faut plier et
ficeler), journaux (qu’il faut aussi ficeler) et prospectus publicitaires (qui
étouffent les boîtes aux lettres), bouteilles en verre… Chaque famille de
déchets doit être placée dans un sac différent, évidemment.
Attention
aux erreurs de tri !
Mais gare aux erreurs de tri : une bouteille plastique
jetée dans un sac inapproprié peut entraîner des sanctions :
premièrement, votre sac ne sera pas ramassé et un avis en rouge sera apposé
dessus. Pour les cas les plus graves, un agent municipal pourra même venir vous
rendre visite, histoire de vous rappeler les règles à appliquer… Les sacs
à ordures étant tous transparents, difficile de ne pas se faire
repérer en cas d’erreur ou d’inattention !
Des
efforts récompensés
Ces
gestes peuvent paraître contraignants au premier abord, mais il n’y a
pas de doute : les bénéfices tirés sont bien réels. Malgré ses 5
millions d’habitants, Tokyo est une des villes les plus peuplées du monde et
aussi l’une des plus propres.
En 2000, Tokyo produisait 5,5 millions de tonnes d’ordures
ménagères par an et à cette époque, seules 930.000 tonnes d’ordures étaient
recyclées, soit 17 %. Mais depuis l’instauration d’une politique de
tri plus sévère, les choses se sont nettement améliorées. En
2010, Tokyo produisait 4,34 millions de tonnes d’ordures dont 25,6 %
étaient recyclées. Une
baisse du poids des déchets pour une augmentation de ceux recyclés.
Le tri sélectif en France
Aujourd’hui, plus de 99 % de la population française a accès à un dispositif de collecte sélective de ses déchet.
Les Français trient en moyenne 45,2 kg de déchets d’emballages ménagers par an et par habitant. Les déchets d’emballages représentent 33 % des ordures ménagères et moins de 1 % de la production totale de déchets en France (déchets municipaux, agricoles, du BTP et des entreprises)
En 2011, 3.12 millions de tonnes d’emballages ménagers ont été recyclés. Cela représente l’équivalent de 2.03 millions de tonne de CO2 évitées. L’objectif fixé par le Grenelle de l’Environnement serait d’atteindre 75 % de recyclage des emballages ménagers. Ce taux était de 67 % en 2011.
Les performances varient par matériau : Acier : 117 % – Aluminium : 36 % – Papier-carton : 67 % – Bouteilles et flacons plastiques : 46 % – Verre : 84 %.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire