dimanche 9 octobre 2016

Le tri sélectif à Tokyo, c’est du sérieux !


Le tri sélectif en France fait désormais partie de notre quotidien : on trie le verre, le plastique, le carton… avec plus ou moins d’assiduité. Même si tout le monde ne s’y est pas encore mis ou si on a encore parfois des hésitations pour quelques produits, trier ses déchets devient de plus en plus un acte naturel.
À Tokyo par contre, le tri des déchets s’avère bien plus complexe que ce que nous devons faire en France. En effet, TOUT se trie Et gare aux erreurs !


Le tri des déchets à Tokyo

 

Pourquoi est-ce si important de trier ses déchets ?

Les habitants de Tokyo ont commencé à prendre conscience de l’importance du tri et du recyclage des déchets dans les années 70, époque de forte croissance pour le Japon. C’est à cette épique que les Japonais ont réellement commencé à produire et consommer à tout va, générant des tonnes de déchets.
Des campagnes de sensibilisation au tri des déchets ont donc été organisées et l’accent a été mis sur l’éducation et la sensibilisation des jeunes enfants, futurs acteurs du changement.
Par exemple, des visites des centres de traitement des ordures ont été organisées pour les écoles,  un livret du « Parfait petit jeteur d’ordures » a été édité et une chanson vantant les bienfaits du tri sélectif a été mise à disposition sur Internet. Elle s’intitule Mottaïnaï, ce qui signifie : ne pas gaspiller.
Toutes ces actions se concentrent autour d’une règle d’or essentielle pour les Japonais et les adeptes du tri et du réemploi : les fameux 3 R : Réduire, Réutiliser, Recycler. Pour réduire la quantité de déchets, il faut donc réduire au maximum ses déchets et trier soigneusement tout ce qui peut être recyclé ou réutilisé.

Guide du tri sélectif au Japon

Première étape : il faut séparer les déchets combustibles des déchets non-combustibles.
Les combustibles regroupent les papiers et les déchets organiques, essentiellement alimentaires.
Les  non-combustibles regroupent le cuir, le verre cassé, la céramique, les flacons spray, les plastiques alimentaires, les plastiques chimiques (flacons de produit vaisselle ou détergents par exemple), etc… Attention cependant, tous les plastiques ne sont pas similaires, ils doivent donc être triés dans des sacs séparés.





Viennent ensuite les déchets recyclables  : objets métalliques (boîtes de conserve, canettes, bouchons), cartons d’emballage (qu’il faut plier et ficeler), journaux (qu’il faut aussi ficeler) et prospectus publicitaires (qui étouffent les boîtes aux lettres), bouteilles en verre… Chaque famille de déchets doit être placée dans un sac différent, évidemment.

Attention aux erreurs de tri !

Mais gare aux erreurs de tri : une bouteille plastique jetée dans un sac inapproprié peut entraîner des sanctions : premièrement, votre sac ne sera pas ramassé et un avis en rouge sera apposé dessus. Pour les cas les plus graves, un agent municipal pourra même venir vous rendre visite, histoire de vous rappeler les règles à appliquer… Les sacs à ordures étant tous transparents, difficile de ne pas se faire repérer en cas d’erreur ou d’inattention !

Des efforts récompensés

Ces gestes peuvent paraître contraignants au premier abord, mais il n’y a pas de doute : les bénéfices tirés sont bien réels. Malgré ses 5 millions d’habitants, Tokyo est une des villes les plus peuplées du monde et aussi l’une des plus propres.
En 2000, Tokyo produisait 5,5 millions de tonnes d’ordures ménagères par an et à cette époque, seules 930.000 tonnes d’ordures étaient recyclées, soit 17 %. Mais depuis l’instauration d’une politique de tri plus sévère, les choses se sont nettement améliorées. En 2010, Tokyo produisait  4,34 millions de tonnes d’ordures dont 25,6 % étaient recyclées. Une baisse du poids des déchets pour une augmentation de ceux recyclés.
  

Le  tri sélectif en France


Aujourd’hui, plus de 99 % de la population française a accès à un dispositif de collecte sélective de ses déchet.
Les Français trient en moyenne 45,2 kg de déchets d’emballages ménagers par an et par habitant. Les déchets d’emballages représentent 33 % des ordures ménagères et moins de 1 % de la production totale de déchets en France (déchets municipaux, agricoles, du BTP et des entreprises)
En 2011, 3.12 millions de tonnes d’emballages ménagers ont été recyclés. Cela représente l’équivalent de 2.03 millions de tonne de CO2 évitées. L’objectif fixé par le Grenelle de l’Environnement serait d’atteindre 75 % de recyclage des emballages ménagers. Ce taux était de 67 % en 2011.


Les performances varient par matériau : Acier : 117 % – Aluminium : 36 % – Papier-carton : 67 % – Bouteilles et flacons plastiques : 46 % – Verre : 84 %.


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