mardi 30 janvier 2018

Décharge de Médiouna: les autorités s’engagent à construire 2 unités de recyclage pour 2 MMDH


Les membres du Collectif pour la protection de l’environnement, créé par un groupe d'habitants de Casablanca, ont été reçus ce jeudi par le wali directeur des collectivités locales. Il leur a annoncé la construction d’une plateforme de stockage en juin 2018, la fermeture de l’ancienne décharge de Médiouna en décembre et la construction de 2 nouvelles unités de recyclage à Mohammédia et Berrechid, pour un coût global de 2 MMDH.


Les habitants de Casablanca et de la ville verte de Bouskoura vont enfin pouvoir respirer un peu, surtout ceux qui résident à proximité de la décharge.

Réunis sous la bannière du Collectif pour la protection de l’environnement (CPE), ils ont pu obtenir des engagements fermes de la part des autorités, lors d’une réunion tenue ce jeudi 25 janvier avec Khalid Safir - wali directeur de la DGCL (Direction générale des collectivités locales), aux côtés de Mustapha El Habti - gouverneur directeur des Eaux et de l’Assainissement à la DGCL.

Une réunion qui a été favorablement accueillie par les membres du CPE, selon Hanane Bouzil, présidente du Collectif: « Les représentants des autorités ont été à l’écoute de nos doléances tout en s’engageant à mettre en place des solutions au problème que pose la décharge, qu’ils ont qualifiée de ‘’bombe écologique’’».
Les informations recueillies par Médias24 font état d’un plan d’action en deux phases, qui viendra mettre fin au cauchemar environnemental qu'est la décharge de Médiouna.
"Dans un premier temps, les autorités se sont engagées à mettre en place – d’ici juin 2018, une plateforme de stockage des déchets de 35 ha, équipée d’un dispositif d’incinération. Ce n’est pas la solution idéale mais elle permettra au moins de remédier à la diffusion des odeurs nauséabondes", explique Hanane Bouzil, présidente du CPE.
L’ancienne décharge sera quant à elle fermée pour réhabilitation en décembre 2018. Le site sera recouvert de terre végétale et doté de trous d’évacuation des gaz toxiques, qui seront récupérés en vue de leur recyclage.
A moyen terme – précisément à l’horizon 2022, la région abritera la construction de 2 unités de traitement des déchets, précisément dans les villes de Mohammédia et Berrechid. Présentées comme ‘’répondant aux meilleures normes environnementales’’, chacune de ces nouvelles décharges sera réalisée dans le cadre d’un partenariat public-privé, moyennant un investissement de l’ordre de 1 MMDH par unité.
Un appel d’offres sera d’ailleurs prochainement lancé afin d’identifier le prestataire chargé de leur construction, et ce, dès que l’étude de faisabilité arrivera à son terme.
Serait-ce pour autant la fin du calvaire des habitants de Bouskoura ? Sans remettre en doute la volonté des autorités à trouver une solution, force est de constater qu’un retard est d’ores et déjà accusé dans la réalisation de ce projet.

En octobre 2007, Mohamed Haddadi - adjoint au maire de Casablanca chargé du nettoiement, avait confirmé la fermeture de la décharge de Médiouna sous un délai de 4 à 5 mois. L’étude de faisabilité des nouvelles unités de traitement de déchets devait quant à elle aboutir fin 2017, en prévision du lancement d’un appel d’offres international pour la partie construction.

Un premier bilan d’étape réunira, début février, les représentants des autorités et les acteurs locaux, dont les membres du CPE. Ces derniers ne comptent pas en rester là. Les militants associatifs du CPE ont l’intention de présenter une pétition au chef de gouvernement. Sur les 5.000 signatures légales nécessaires à la mise en œuvre de ce mécanisme de démocratie participative, les membres du CPE en ont déjà recueilli 4.500!
La réhabilitation de la décharge de Médiouna soulève également l’épineuse question du volet social. Selon Hanane Bouzil, pas moins de 800 chiffonniers font ‘’vivre’’ leurs familles de la décharge. Un plan d’intégration a-t-il été prévu dans le cadre du projet de réhabilitation ? Ces chiffonniers bénéficieront-ils de mesures sociales spécifiques ? L’avenir nous le dira…

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