lundi 29 avril 2019

« Grand Saphir », un film pour apporter des solutions dans la lutte contre la pollution des mers

Inscrit dans la tendance actuelle qui consiste à faire du sport en ramassant des déchets, le projet « Grand Saphir » d'Emmanuel Laurin tente d'apporter des solutions dans la lutte contre la pollution des mers, sans pour autant culpabiliser le grand public.


Ces dernières années, différents acteurs du sport s'impliquent dans la lutte contre la pollution des mers. À l'image de la collaboration entre Adidas et la fondation « Parley for the Oceans », qui produit depuis 2015 différents équipements de sport à l'aide d'un textile fabriqué exclusivement à partir de plastique recyclé récupéré dans les océans, ou l'incroyable traversée en Stand Up Paddle des Teulade brother's qui aura lieu dans les semaines à venir, Emmanuel Laurin a lui aussi voulu agir, en lançant le projet               « Grand Saphir ».

La Méditerranée, la mer la plus polluée en plastique du monde.


La genèse du Grand Saphir

Cet amateur de natation, natif de Dijon, découvre en déménageant à Marseille il y a cinq ans, la nage en eau libre dans la mer la plus polluée en plastique du monde : la Méditerranée. « Lors de mes sorties en mer dans le parc national des Calanques, j'ai tout de suite été perturbé par les déchets que je découvrais sur mon passage. L'idée est partie de là, relate Emmanuel Laurin.
À force de nager et d'en croiser, je me suis demandé comment faire pour lutter contre ça, pour alerter les gens. »
De là, une idée lui vient : traverser à la nage les 120 km qui séparent Marseille de Toulon, en ramassant un maximum de déchets sur le trajet, et arriver à destination pour la journée mondiale des océans. Il passe alors deux ans à se préparer physiquement et à affiner ses connaissances sur l'engagement qu'il porte:« J'ai rencontré plusieurs associations, assisté à des conférences et échangé avec divers acteurs de la protection de l'environnement. Je voulais pouvoir relayer une information la plus ''juste'' possible ».
Du 25 mai au 8 juin 2017, le Bourguignon réalise finalement sa traversée, à raison de 8 km de nage par jour. Résultat, il dénombre pas moins de 100 kg de déchets collectés. Soit quasiment 1 kg par kilomètre. Un point de départ tout trouvé pour une aventure plus grande encore. Car le projet du « Grand Saphir » ne se définit pas ou plus par la seule histoire d'Emmanuel Laurin. Il s'agit désormais d'une accumulation de personnes, physiques ou morales, qui prône le militantisme par l'action, plutôt que par la culpabilisation.

Un documentaire qui reflète l'évolution du militantisme

« Le but n'est pas de critiquer mais d'être dans l'action, de faire quelque chose à son niveau. D'apporter du fun sur une problématique sensible », précise Emmanuel Laurin. Au départ, quand il contacte Jérémi Stadler, le réalisateur du documentaire « Le Grand Saphir, une révolte ordinaire », le nageur pense uniquement faire appel à lui pour le teaser de sa traversée. Mais au fil du temps, les deux hommes rencontrent de nombreux profils similaires à celui d'Emmanuel et décident donc de produire un documentaire de 52 minutes traitant d'une problématique plus large, plutôt que de la performance d'un seul homme. « Sans fausse modestie, je n'aime pas me mettre en avant, avoue le Dijonnais. Le but c'est de créer une forme d'énergie. Quand on parle du ''Grand Saphir'' on ne parle pas que de moi, on parle de tous ces gens qui se bougent. » Le long-métrage qui a pour fil rouge son aventure, est donc également parsemé de portraits d'individus eux aussi à l'origine d'une initiative citoyenne. Sorti l'an passé, ce film auto-produit à 100 % et réalisé par une équipe de jeunes, a déjà reçu plusieurs prix, dont celui de Ushuaïa TV, et sera projeté ce lundi au Grand Rex à Paris.

La suite ? Le Grand Défi


Là encore, il ne s'agit que d'une étape, plus que d'un aboutissement. Emmanuel Laurin monte actuellement, en collaboration avec l'association Palana Environnement et l'école Amos Business School, la première compétition de ramassage de déchets. Celle-ci aura lieu le 30 mai prochain à Marseille et portera le nom du « Grand Défi ». Un clin d'oeil au « Grand Saphir », lui-même inspiré du « Grand Bleu ».

Vingt équipes de quatre personnes, chacune épaulée par des champions tels que Fabien Gilot, Frédérick Bousquet, Muriel Hurtis, devront ramasser un maximum de déchets sur une surface de 8 km. Les prix monétaires récompensant les vainqueurs seront ensuite reversés à des associations locales luttant pour la protection de l'environnement. « Cet événement sera à mi-chemin entre une compétition et une chasse au trésor. On veut que cela soit ludique. Il y aura un village d'arrivée, des concerts... », s'enthousiasme Emmanuel Laurin, initiateur de jolis projets.

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