jeudi 15 mars 2018

COMMENT LE MAROC TRAITE SES DÉCHETS MÉNAGERS ?

La population marocaine est composée de plus de 33,8 millions d’habitants dont 20,4 millions en milieu urbain. Avec un taux d’urbanisation de 60 %, le Maroc n’échappe pas à l’inexorable croissance de la quantité de déchets produite qui a atteint actuellement 5,3 millions de tonnes de déchets ménagers en milieu urbain et qui atteindra, selon des estimations, 6,2 millions de tonnes en 2020. La production totale de déchets dans le royaume chérifien atteint 7 millions de tonnes par an dont 5,5 en milieu urbain, soit un ratio de 0,76 kg par habitant avec une prédominance des matières organiques.Le PNDM, la solution au problème de collecte et de traitement des déchets ménagers

Le Maroc a mis sur pied, il y a quelque temps, plusieurs programmes et des financements pour réussir la collecte de ces différents déchets. Le Plan National des Déchets Ménagers (PNDM) fait partie de ces programmes. Ce plan a été lancé en 2008 pour assainir le secteur de la gestion des déchets ménagers et le moderniser. Appuyé par la banque mondiale, ce projet est mis en œuvre par les trois ministères suivant : Ministère de l’Intérieur, le Ministère Chargé de l’Environnement et les Collectivités Territoriales. L’apport de la banque mondiale sur ce projet est estimé à 40 MMDH et s’étale sur 15 années. L’idée principale de ce plan est de réussir à collecter les déchets et d’atteindre un taux de collecte de 90% d’ici 2020, mais également de revaloriser tout ce qui sera collecté afin d’avoir un taux de 20% du recyclage en 2020.
Les réalisations du PNDM
Les déchets industriels sont estimables à 1,5 million de tonnes annuellement dont 256 000 sont des déchets dangereux. Les déchets médicaux tournent autour 6.000 tonnes chaque année.Les réalisations du PNDM
Avec le PNDM, le taux des déchets enfouis a nettement augmenté dans les centres d’enfouissement. Le taux de revalorisation de ces déchets a aussi grimpé avec une estimation de 1 966 928T/an, soit 37% des déchets ménagers produits, contre 10 % avant 2008. Ce plan a également œuvré pour la construction de 15 centres d’enfouissement (Fes, Oujda, El Jadida, Essaouira, Rabat, Berkane, Figuig, Guelmim, Al Hocaima, Agadir, Nador, Dakhla, Mohammedia-Benslimane, Laâyoune, Khouribga). Dans le même temps, 24 décharges ont été réhabilitées et plusieurs dizaines devraient également faire peau neuve bientôt. Il est à noter également la réalisation de 2 expériences de conversion énergétique du biogaz (Oujda et Fés), d’une autre de tri qui est la décharge Oum Azza de Rabat.
Comment sont traités les déchets collectés ?
Pour évoquer le traitement des déchets collectés au Maroc, l’exemple d’Oum Azza est celui qui est le plus utilisé. Oum Azza est le plus important centre d’enfouissement et de tri moderne dans le Maghreb. Près de 850.000 tonnes de déchets y sont traités par an. Du traitement de ces déchets, ce centre arrive à produire du biogaz grâce aux déchets végétaux. 
La coopérative qui gère ce centre et celui d’Oum Azza emploie environ 200 personnes. La population de Oum Azza est citée en exemple partout dans le monde dans son entreprise de gestion des déchets dans la modernité. C’est à juste titre que Maria Sarraf, économiste principale pour les questions environnementales à la Banque mondiale, s’est d’ailleurs prononcé sur ce programme en bien : « L’approche marocaine est exemplaire. Le pays conçoit ses déchets comme une ressource à valoriser. Le centre d’Oum Azza est un modèle prometteur qui devrait être reproduit dans d’autres décharges, au fur et à mesure de la mise en place du programme gouvernemental. Marier recyclage, chaînes de valeur et emploi est une formule gagnante pour sortir du tout-déchet ».


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