mardi 17 juillet 2018

Casablanca crève sous ses poubelles!!!

En Italie, on parle de « mani pulite » ( mains propres) et son champ d’action s’élargit à des opérations de « nettoyage »  anti-corruption. Pourquoi pas ? Ici, à Casablanca, on voudrait d’abord privilégier la propreté d’une ville de plus en plus vouée à l’état de délabrement, croulant sous des montagnes d’ordures et d’immondices. Hormis les quartiers chic, élevés au rang de majesté, tous les autres, quels que soient leur situation géographique, leur statut et leur proximité, sont exposés à la sempiternelle et maudite saleté urbaine. Celle-là même qui est devenue le compagnon persistant du citoyen Lambda, qu’aucun pouvoir de la ville ne parvient à gérer ; mais qu’il voit chaque jour meubler son espace – ou ce qui lui en reste !

La ville de Casablanca, personne ne me contredira, n’a jamais été aussi sale et infecte. Driss Benhima, avait lancé cette phrase, tombée comme un couperet : « Casablanca est une ville atomique, ou on la maîtrise et c’est tant mieux, ou elle nous échappe, et elle nous explose sur la gueule »…



A présent, l’amoncellement des détritus partout où l’on se rend, dans les grandes comme dans les petites rues, sur les artères principales et les boulevards célèbres – comme Mohammed V notamment – constitue à coup sûr un scandale.

On dit qu’il n’y a pas de fatalité à cette tragédie que les grandes villes connaissent ici et là de par le monde. Autrefois Palerme, et même Rome, Paris et Beyrouth, les cités indiennes et africaines étaient données comme exemples de gestion catastrophique, aujourd’hui c’est Casablanca, présentée comme le phare du Maroc moderne…mais plongée dans le désarroi total. Les ordures entassées ne sont pas évidemment le seul fait des autorités, loin de là. C’est le résultat en grande partie de l’incivisme, la rébellion des populations qui, on ne le dira jamais, n’aiment pas leur ville.

Ordures nauséabondes, pollution élevée à son paroxysme, circulation infernale, incivisme effrayant, des sacs retirées des grandes poubelles, éventrées pour être fouinées et abandonnées sur le tas, l’amoncellement cumulé et gigantesque nous pend au nez…Consacrant un peu de 700 Millions de dirhams aux ramassages d’ordures, le Conseil de la Ville a cru rompre le contrat qui le liait à la Compagnie de Suez, via Sita Blanca, abhorrée par les habitants, remplacée depuis quelques mois par Casa Prestation, issue de l’autorité même de la ville, et des Collectivités territoriales. Le mot d’ordre étant « Nous sommes tous concernés » par la propreté de la ville, il implique désormais, outre la Wilaya, le Conseil de la Région que préside Mostafa Bakkoury.
Force est de relever que de tels changements, s’ils sont salués de part et d’autre, ne portent pas en conséquence en fin de compte. Pour le citoyen casablancais, les poubelles et les ordures ménagères – quelque 4000 tonnes par jour - sont un enfer.

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